Asthme et sport : les bienfaits des activités physiques

Auteur : Bruno Chauzi

Mon enfant asthmatique peut-il faire du sport ? Cette question est posée par tous les parents d'enfants asthmatiques. Grâce à des règles simples et quelquefois sous réserve de la prise préventive de certains médicaments, l'asthmatique peut pratiquer le sport qu'il aime. Beaucoup d'enfants ne participent que peu aux activités physiques à l'école parce qu'ils sont asthmatiques et croient que le sport leur est déconseillé. Ceci n'est pas vrai car l'asthme induit par l'exercice peut être prévenu et traité.

Certains sportifs asthmatiques ont pu grâce aux traitements et à un entraînement spécifique continuer leur carrière sportive et même gagner de nombreuses médailles dans des compétitions aussi prestigieuses que les Jeux Olympiques. Rappelez-vous Mark Spitz et ses 7 médailles d'or! Et pourtant, il était asthmatique !

Il est recommandé de réaliser un bon échauffement musculaire avant le début de l'exercice : ne jamais démarrer à froid et violemment! Un entraînement progressif est toujours nécessaire

Comment choisir le bon sport pour un enfant asthmatique ?

Le choix de la pratique d'un sport chez un asthmatique doit se faire en fonction de ses goûts. Seule la fédération française de plongée sous-marine interdit de façon absolue et définitive la pratique de la plongée avec bouteilles pour l'asthmatique. Il est impossible techniquement d'inhaler un médicament au fond de l'eau et l'air comprimé dans la bouteille contient une forte concentration de substances allergisantes ou non qui peuvent déclencher la crise. Tous les autres sports peuvent être pratiqués comme en témoignent les nombreux champions olympiques et athlètes nationaux et internationaux qui ont de l'asthme

La préparation à l'exercice physique doit être d'autant plus progressive que le sport choisi est asthmogène. Ceci est le cas pour les skieurs de fond par exemple, ou la course à pied

La pratique de l'équitation, en particulier chez l'enfant doit être déconseillée car il existe un risque important de sensibilisation au cheval ou à d'autres allergènes contenus dans la paille. Il est préférable d'orienter l'enfant vers un autre sport

Le type d'exercice physique peut favoriser l'apparition précoce d'une crise : la course à pied provoque plus de crises que le vélo. La natation, qui se pratique dans une atmosphère chaude et humide, donne moins de réactions des bronches sauf si celles-ci sont sensibles aux émanations de chlore.

Asthme et sport: les bienfaits de l'exercice

  1. Augmentation de la tolérance à l'effort
  2. Amélioration de l'estime de soi
  3. Augmentation de la confiance en soi
  4. Amélioration du bien-être physique et psychologique

L'exercice pratiqué sur une base régulière, même s'il ne guérit pas l'asthme, améliore la forme physique et, dosé correctement, peut atténuer les effets du BIE. L'impossibilité de participer à des programmes athlétiques ou à des sports de loisirs peut gêner aussi bien les adultes que les enfants

Pendant des années, on a crû que les asthmatiques ne pouvaient et ne devraient pas participer aux sports d'équipe et à des activités physiques exigeantes. On sait maintenant que c'est faux. Chez l'enfant, l'exercice améliore l'estime de soi, la confiance, le bien-être physique et psychologique. La plupart des enfants dont l'asthme est maîtrisé peuvent participer normalement aux activités physiques et aux programmes d'exercice

De nos jours, lorsque l'asthme est diagnostiqué et traité, ceux qui en souffrent peuvent faire de l'exercice et, ainsi, améliorer leur bien-être physique et psychologique

Chez les enfants, les niveaux de tolérance à l'exercice varient. Un enseignement personnalisé permettra aux enfants d'apprendre à trouver leur rythme pour participer aux activités qui sont à leur niveau

Cependant, même dans des conditions idéales, un exercice extrêmement exigeant peut provoquer un BIE chez certains individus.C'est le bon sens qui prévaut

Le cercle vicieux de l'inactivité

asthme

Dans une enquête menée chez 262 professeurs d'éducation physique à travers les états-Unis, seulement 52% d'entre eux ont déclaré que les enfants asthmatiques participaient régulièrement aux cours d'éducation physique, et la plupart de ceux qui ont été interrogés, ont mentionné que l'asthme était l'excuse la plus fréquente pour manquer les cours (Bar-Or 1983)

Un cercle vicieux se dessine souvent chez les personnes atteintes de difficultés respiratoires. Les enfants asthmatiques peuvent sentir qu'ils manquent de souffle, ou accuser d'autres signes d'asthme, à des niveaux d'activité inférieurs à ceux des autres enfants dont les poumons sont normaux

Pour éviter ce type de sensation, l'enfant va réduire son niveau d'activité contribuant encore plus au déconditionnement physique, ce qui accroît le manque de souffle à des niveaux d'activité encore plus bas. Le cycle continue, et ces enfants vont devenir des adolescents, puis des adultes inactifs, en mauvaise condition physique, et parfois trop gênés pour se remettre à faire du sport.

L'exercice régulier est particulièrement important chez les enfants et les adolescents asthmatiques. De nombreuses habitudes sont déjà bien ancrées quand les enfants entrent dans l'adolescence. Les enfants peuvent éviter d'aller jouer dehors, les sports et les autres activités physiques qui déclenchent les symptômes. Un asthme non traité et un BIE peuvent limiter les activités normales, ce qui peut entraîner des effets physiques et psychologiques à long terme y compris une mauvaise image de soi. Parce qu'ils ne participent pas aux activités, il se peut que les enfants asthmatiques soient taxés de paresse.